Première nuit en ces lieux, de retour du bal...

Diana arriva sans encombre dans le couloir des chambres, et, le parcourant, fini par trouver une porte sur laquelle son nom était gravé sur une plaque, surplombant le nom de sa sœur. Diana eut une légère grimace en le voyant, puis haussa les épaules et entra.

*après tout, j’aurai du m’en douter* se résigna-t-elle.

Elle pénétra dans une pièce qui semblait vaste, et dont le plafonnier s’alluma progressivement sitôt qu’elle fit un pas dans la pièce. Voilà qui lui éviterait au moins de chercher un interrupteur.
Il s’en trouvait un à portée de main des potentiels occupants des quatre lits présents dans la pièce, leur permettant d’éteindre. C’étaient de vastes couches à baldaquins, dont les tentures de soie colorées donnaient un air particulièrement gai à la chambre. Ils étaient disposés aux quatre coins de la pièce, séparés par deux vastes armoires en bois blanc et massif, adossés aux deux murs latéraux par rapport à l’entrée où se trouvait la jeune fille.

Elle avança sur le parquet luxueux et brillant de cire, prenant garde de ne pas chuter même si elle avait l’habitude de se déplacer sur ce genre de surface. Voyant que les quatre lits semblaient inoccupés, Diana pensa que sa sœur et elle étaient les seules occupantes du lieu, du moins pour le moment. Aussi choisit-elle son propre lit, à savoir celui qui avait un baldaquin rouge vif. Il était situé au fond à gauche, près de la vaste baie vitrée qui faisait tout le mur du fond de la chambre, et dont les volets étaient, à cette heure tardive, fermés.

Diana écarta donc les rideaux de son baldaquin, s’assit sur son lit puis, se détendant, elle s’allongea et se mit à somnoler, la main toujours serrée sur ses doigts dont la troisième phalange, celle où se situait l’ongle, avait maintenant enflé latéralement… Il sembla vaguement à la jeune fille entendre des pas dans le couloir, mais elle ne bougea pas pour autant, n’ayant aucune certitude quand à leur destination.

Siana fit un sourire bien embêté à Marek, son cousin avait du transporter la valise horriblement lourde de Diana jusqu'aux chambres. Autrement dit plusieurs étages plus hauts et sans ascenseurs évidement, les escaliers en marbres étaient très beaux mais bien fatigants.

"Je suis vraiment désolée...Tu étais déjà assez fatigué comme ça...Je te remercie beaucoup, sans toi je serais encore probablement perdue en bas." Et puis avec les valises, Siana n'osait pas imaginer le temps qu'elle aurait mis s'il n'avait pas été là.
Tenant sa propre valise bien plus légère, Siana s'avança dans le couloir et en arrivant au fond vit une porte avec son nom et celui de sa soeur gravé dessus.

"Je crois que c'est là...Encore merci Marek...Heu...tu veux peut-être entrer?" Demanda t'elle poliment, ce n'était pas qu'elle ne voulait pas que son cousin entre au contraire mais connaissant le démon qui les attendait à l'intérieur, elle savait très bien comment ça finirait.

Quoique, après tout, pour une fois qu’elle voyait Marek, au diable sa soeur...

O_O comment pouvait-elle penser ça, Siana se frappa mentalement puis lança un regard déterminé à son cousin.

« Allé viens! C’est aussi ma chambre non? »

Elle sourit une dernière fois avant de se tourner vers la porte de sa chambre, un démon l'attendait à l'intérieur T_T mais la brave Siana prit son courage à deux mains et...observa la porte.
Son nom était en dessous de celui de sa soeur, au moins elle ne lui reprocherait pas ça...

La jeune fille frappa à la porte puis l'ouvrit mais n'entra pas immédiatement, elle passa juste sa tête dans l’entrebâillement.

*KAWAÏ* Leur chambre était MAGNIFIQUE.

La jeune fille repéra immédiatement sa soeur, ou plutôt sa silhouette couchée dans le lit à baldaquin rouge.

Se tournant vers Marek, elle lui fit un sourire espiègle et chuchota:
« Le demon dort!! Je répète le démon dort! Mission infiltration!! Let’s go!! »

Prenant délicatement sa valise, elle entra dans la chambre sur la pointe des pieds. Arrivée sans un bruit jusqu’au premier lit, elle fit signe à Marek d’entrer.
Avec un peu de chance, ils pourraient ranger les valises et repartir comme si de rien n’était sans que Diana ne s’en rende compte.
Elle arrivait prés du second lit en face de celui de sa soeur, quand la précipitation mélangée au poids de la valise et au paramètre « parquet glissant », la fit se retrouver à terre dans une magnifique chute digne d’un cascadeur aguerri.

Chute évidement pas silencieuse...

« J’ai échouééééé... » Finit-elle par dire en restant coucher sur le sol.

Marek fit un large sourire en entendant sa cousine se prêter au jeu d'infiltration. Après tout, il n'était pas encore très fatigué, autant en profiter. Il ôta ses chaussures, et se retrouva en chaussettes, sur la pointe des pieds, suivant Siana. C'est alors que sa cousine se retrouva ventre à terre, valise sur la tête... Marek se retint d'éclater de rire en mettant sa main devant sa bouche. Il reposa ses talons au sol, puis posa la valise de Diana. C'est alors qu'il entendit un aboiement dans le couloir. Il passa la tête à travers l'entrebâillement, et vit une forme noire avec de longues oreilles pendantes et une belle langue rose flottant dansle vent. C'était Ulysse, le fidèle cocker de Marek ! La porte de sa chambre était restée ouverte... Ulysse se glissa à l'intérieur de la chambre des jumelles, puis sauta sur le dos de Siana, toujours à terre, et commença à lui faire de longues lechouilles. Il avait beaucoup de mémoire, et il se rappelait des fois où la gamine jouait avec lui. Par contre, en se tournant vers Diana, il emit un grognement. Marek s'accroupit et le caressa pour le calmer. Ulysse sauta sur son maître, qui tomba à la renverse, le derrière de la tête contre la porte.

"Aouch !"

Il se frotta la tête, et sentit déja une bosse se former...

"Ulysse, calme toi !"

Le chien mit ses pattes en avant, et sa queue dans les pattes arrières. Position habituelle d'un chien quand il a peur. Il fit quelque couinement pour montrer qu'il était triste. Marek, touché, lui sourit puis le caressa.

"Allez c'est rien..."

*Oh non, encore eux…* pensa Diana en reconnaissant les voix qui venaient de s’arrêter derrière la porte.
Toutefois, entendant traîner deux malles sur le sol, elle se ravisa, préférant attendre que sa malle soit amenée dans sa chambre.
Elle changea d’avis et s’abstint donc de protester : dans le fond, elle était satisfaite de voir que ses vêtements lui étaient livrés à domicile, et ce sans qu’elle ait eu à s’en soucier le moins du monde. Et puis, la perspective de mettre une tenue plus confortable pour dormir lui plaisait diablement.
Enfin, si toutefois elle y arrivait, car ses doigts lui faisaient de plus en plus mal, et en les regardant, elle s’aperçut que leur forme de bouteille s’était accentuée.
Elle espérait que son cousin pourrait l’aider. Après tout, étant là depuis plus longtemps qu’elle, il devait mieux maîtriser la magie, non ? Et puis, c’était lui qui l’avait provoquée, tout était donc de sa faute
Tandis qu’elle ne bougeait pas, les laissant patiemment entrer dans la pièce, elle entendit sa sœur chuter bruyamment, ouvrant par la même occasion sa malle, et ensevelissant sa sœur sous un tas de…sous-vêtements ; pour couronner le tout, le chien de son cousin arriva, et commença par lui gronder après.
Diana, se redressant vivement, fit dégringoler le tout au sol, et, foudroyant les deux autres du regard (pour changer^^) elle leur demanda, hargneuse :

"Mais qu’est-ce que je vous ai fait, à la fin ? ?"

La valise sur la tête, le crie de sa soeur résonnant dans la chambre, les léchouilles de ce brave Ulysse, Siana, toujours étendue par terre, se sentait d'un seul coup très fatiguée rien qu'en pensant aux reproches de Diana auxquels elle aurait droit toute la soirée ainsi que sûrement les jours à venir.

- Ulysse...arrêtes...tu me chatouilles! Dit-elle entre deux rires.

La jeune fille ne pouvait s'empêcher de se tordre de rire, elle riait, qu'est-ce que ça faisait du bien de rire.

Elle poussa la valise et décida de s'asseoir sur ses genoux endoloris, mais la douleur ne l'empêchait pas de rire à nouveau tout en faisant de gros câlins au chien de son cousin avant que celui-ci n'aille vers son maître.

- Désolée Diana, je vais tout ranger, promis! Dit-elle dans un grand sourire, avant de poser les yeux sur sa soeur, des larmes de joie coulant le long de ses joues.

Sa jumelle semblait hors d'elle, la plus part des gens auraient pensé "comme d'habitude", mais Siana comprit qu'elle était encore plus à cran encore...
C'est alors qu'elle vit les doigts de sa soeur, ils abordaient à présent une étrange forme et avaient doublé de volume en si peu de temps.
Le sourire de Siana disparut et elle se précipita sur sa jumelle avant de lui saisir délicatement la main.

- Il te faut une pommade, pourquoi ne m'as-tu rien dit? Je serais venue plus vite...Ajouta Siana oubliant totalement qu'elle venait de porter la valise de sa soeur à l'aide de son cousin parce que mademoiselle n'avait pas prit la peine de la récupérer elle-même.

Se retournant vers Marek, la mine affreusement inquiète, Siana lui demanda:

- Tu peux prendre le tube orangé dans ma valise? Je pense que ça pourrait calmer la douleur...oh et des bandages...oh non je crois que je les ai laissé au manoir...quelle idiote! Tu crois qu'il y a une infirmerie ici?
Oh oui...forcement...c'était écris dans le....Diana tu as le prospectus? Ça doit être indiquée...et le plan? Ha non c'est bon...Marek est là...ouf!

Elle était comme ça Siana, le moindre problème arrivait à sa soeur et elle s'inquiétait tellement qu'elle en paniquait comme si la vie de sa jumelle était plus importante que la sienne.
Restant dans l'ombre, elle surveillait en réalité le moindre de ses gestes, son amour était pure, elle n'y pouvait rien mais comprenait parfaitement que sa soeur puisse le mépriser, c'était ça le paradoxe.

» Visite des lieux...
» Une nuit de pleine lune... [PV Saki]